Portage salarial : une solution à considérer
Si les freelances sont de plus en plus nombreux, ils n’ont pas tous une âme de chef d’entreprise. Pour travailler avec ces derniers, le portage salarial s’avère une solution intéressante, à la fois simple et sûre
Image par Icons8 Team de Unsplash
Travailler avec des freelances devient de plus en plus incontournable, notamment dans certains métiers. Dans le numérique, par exemple, un quart des professionnels sont des freelances (étude « Freelancing in Europe 2022 » de Malt avec le Boston Consulting Group). Dans l’immobilier, également, de plus en plus d’agences embauchent des négociateurs immobiliers indépendants.
Des professionnels qui ne souhaitent pas toujours devenir entrepreneurs et créer leur propre structure : la solution est alors de passer par le portage salarial. En France en 2018, près de 86 000 salariés portés travaillaient dans 326 entreprises de portage salarial actives selon la dernière étude de la Fédération des entreprises de portage salarial (FEPS).
Relation « tripartite »
Qu’est-ce que le portage salarial ? Il s’agit d’une relation « tripartite » entre un freelance, l’entreprise qui le fait travailler et une entreprise de portage salarial. Le collaborateur freelance signe un contrat de travail (CDD ou CDI) avec une entreprise de portage salarial qui elle-même signe un contrat commercial avec l’entreprise qui achète la prestation.
Pour le freelance, recourir au portage salarial lui permet de bénéficier du statut de salarié et donc de la protection sociale associée, c’est-à-dire à l’assurance maladie, la mutuelle santé, la cotisation retraite, et les allocations chômage. Il bénéficie aussi d’une assurance responsabilité civile professionnelle.
De plus, l’entreprise de portage salarial s’occupe de l’aspect administratif : factures, encaissement du règlement, déclarations fiscales et sociales, etc. La personne n’a plus qu’à chercher ses prestations et à les réaliser ; c’est aussi le freeelance qui s’occupe lui-même de négocier les conditions d’exécution des prestations et ses honoraires (en tenant compte des charges et du pourcentage de la société de portage salarial).
Pour l’entreprise cliente, il y a également moins d’administratif qu’avec un salarié classique. Et par rapport à un freelance entrepreneur, il n’y a pas le risque de voir requalifier le contrat commercial en contrat de travail.
Obligations réglementaires
Attention cependant à quelques points réglementaires. Tout d’abord, le salarié porté doit avoir au minimum un niveau Bac+2 ou une expérience significative d’au moins trois ans dans le même secteur d’activité. Autre élément à avoir en tête : la rémunération mensuelle minimale brute totale ne peut pas être inférieure à 2 517,13 €. Enfin, c’est au freelance de choisir son entreprise de portage salarial et non à l’entreprise cliente.
Il s’agit donc de bien avoir en tête la réglementation du portage salarial et de son secteur d’exercice, mais aussi de se faire accompagner par une entreprise de portage salarial au fait de ces dispositions légales.