Le cash pooling : un outil qui concerne aussi les PME

La gestion centralisée de trésorerie, ou cash pooling, est un outil indispensable en période de taux élevés.

Image de Adeolu Eletu par Unsplash

Le « cash pooling » consiste à centraliser la trésorerie et sa gestion à l’échelle d’un groupe afin d’optimiser les opérations de trésorerie. Largement utilisée par les grands groupes, cette technique concerne toutes les structures ayant plusieurs filiales, surtout dans la période actuelle. « Les PME ont tendance à oublier cet outil. Il est vrai qu’en période de taux très bas, il a moins d’intérêt pour elles. Mais actuellement, dans une période avec des taux entre 4 % et 5 %, il est indispensable de structurer et de piloter sa trésorerie », plaide Pierre Billet, expert-comptable et commissaire aux comptes associé du cabinet Axens, membre de France Défi.

De meilleurs conditions bancaires

Le principal intérêt d’une gestion centralisée de trésorerie est d’obtenir de meilleures conditions bancaires (taux d’intérêt, frais), en matière de prêts et de placements. Par exemple, si chaque société d’un groupe a 10.000 euros d’excédent de liquidités, il sera plus intéressant de les regrouper dans un seul compte centralisateur au niveau de la société mère. « Une somme de 50.000 euros donnera accès à des produits structurés de placement beaucoup plus intéressants », souligne Pierre Billet. C’est la même logique qui s’applique en cas de prêt : un groupe ayant recours au cash pooling pourra présenter des comptes de garantie plus solides, être plus à même de négocier et donc obtenir de meilleurs taux d’intérêt.

La mise en place d’une trésorerie centralisée est soumise à plusieurs conditions fixées par le Code monétaire et financier. Les entreprises concernées doivent notamment avoir un lien de capital entre elles, disposer d’un statut social leur permettant de mettre en place ce système, préserver l’intérêt social de chaque société et formaliser une convention de trésorerie. Cette convention permet d’effectuer des prêts et des opérations de type bancaire sans contrevenir au monopole bancaire.

« Le cash pooling est très strictement encadré juridiquement et fiscalement afin que les opérations de trésorerie soient bien dans l’intérêt du groupe et des sociétés. En d’autres termes, il faut que les conditions d’emprunt ou de placements soient véritablement plus favorables au niveau du groupe que pour les sociétés seules. » – Pierre Billet, expert-comptable et commissaire aux comptes associé du cabinet Axens.

Cash pooling : une certaine lourdeur administrative à prévoir

Si les avantages du cash pooling sont clairs, quels en sont ses inconvénients ? « Le cash pooling implique une certaine lourdeur administrative et comptable car il occasionne des doubles comptes entre les structures », prévient Pierre Billet. Pour minimiser ces inconvénients, il est utile de mettre en place une gestion bancaire optimisée. « Si chaque société a une banque différente, le cash pooling peut être difficile à mettre en place. L’idéal est d’avoir deux ou trois banques partenaires du groupe. Dans ce cas, la lourdeur administrative est moindre car les virements se font entre des comptes ouverts dans un même établissement », détaille le spécialiste. Le cash pooling occasionne aussi mécaniquement une perte d’indépendance économique des différentes filiales.

Par Jessica Berthereau, Accroche-press, pour France Défi


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