Décryptons la crypto en 6 questions/réponses

Connue de tous aujourd’hui, elle demeure encore pour certains, un concept un peu flou.
MG vous propose d’en savoir plus sur cette monnaie numérique en plein essor.

La Cryptomonnaie

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1. Définition

Les « cryptomonnaies », aussi appelées « crypto-actifs », sont des actifs numériques virtuels qui reposent sur la technologie de la blockchain (chaine de bloc) à travers un registre décentralisé et un protocole informatique crypté.

Aujourd’hui, le site de référence CoinMarketCap comptabilise près de 18 000 cryptomonnaies pour une valeur de 1 740 milliards de dollars, mais il en existe sans doute bien plus. Les plus connues sont le Bitcoin, Ether, Tether et Elrond.

Le 1er novembre 2008, quelques semaines après la chute de la banque d’investissement Lehman Brothers à la suite de crise financière, Satoshi Nakamoto, dont l’identité n’est pas certaine, publie un article intitulé « Bitcoin : un système de paiement électronique pair-à-pair». Il y décrit un système permettant d’échanger des unités de compte, appelées bitcoins, grâce à un réseau informatique décentralisé et une technologie de cryptage permettant d’assurer une sécurité totale.

Non, sur le plan juridique français, la crypto-monnaie n’est pas considérée comme une monnaie, car elle ne dépend d’aucune institution et ne bénéficie d’aucun cours légal dans un pays.

Sa valeur se détermine en fonction de l’offre et de la demande. Ce montant varie en permanence car le marché des crypto monnaies est ouvert sans interruption, contrairement aux Bourses mondiales.

Les crypto-actifs ne reposent pas sur un tiers de confiance, comme une banque centrale pour une monnaie. Par exemple, lors d’un virement bancaire entre deux personnes physiques, c’est la banque qui agit comme tiers de confiance afin de vérifier le solde sur le compte émetteur et de valider (ou non) la transaction. Or, dans le cas d’un échange de crypto-actifs, c’est le réseau informatique lui-même qui valide les transactions. Dans ce cas, seuls les ordinateurs sont garants du bon fonctionnement de ces crypto-actifs grâce à la mise en commun de leur moyen, permettant d’aboutir à un consensus distribué.

Toutefois, aucune disposition légale ne vient interdire l’usage et donc le paiement d’une crypto-monnaie en Europe. Une nouvelle directive européenne appellée MiCA (Marekts in Crypto Assets) devrait voir le jour en 2022 et devrait tendre à sécuriser les épargnants et investisseurs, tout en encourant les initiatives dans ce secteur.

La masse monétaire est créée par le système informatique lui-même, qui rémunère chaque acteur du réseau ayant contribué au bon fonctionnement de celui-ci en enregistrant, vérifiant et validant les transactions. Ce processus est appelé « minage », tel un mineur qui doit utiliser sa pioche pour trouver de l’or.

La technologie employée par les crypto-actifs est la blockchain (chaine de bloc). Ce protocole informatique complexe permet de créer des transactions entre différentes entités et fonctionne comme un livre de compte. Chaque bloc peut être comparé à une page de compte où sont encodées informatiquement diverses transactions. Une fois la page remplie, les mineurs vérifient les lignes de transactions et les valident. On dit alors que le « bloc » a été « miné » et un autre bloc s’ouvre. Cette méthode appelée « Preuve de Travail » permet d’assurer le consensus, c’est à dire la fiabilité du réseau.

Aujourd’hui, la majorité des blockchains utilisent un consensus dit de « preuve d’enjeu » ce qui permet de réduire considérablement l’impact écologique dû à la puissance de calcul requise.

2. Utilisation

Tout le monde peut acheter des crypto-actifs, aussi bien des particuliers que des entreprises. Il faut noter que la plupart de ses plateformes exigeront un « KYC » (Know Your Customer) c’est à dire une procédure d’identification des clients à l’aide d’un document officiel (carte d’identité, passeport…). Puis, il sera nécessaire de procéder à un dépôt en monnaie, via un paiement en CB ou encore en virement bancaire afin d’acheter des crypto-actifs via une plateforme d’échange en ligne telle que Binance et Coinbase.

À savoir : Afin de limiter les risques de fraudes, et contrairement à certaines plateformes internationales peu règlementées, les plateformes d’échange françaises doivent obtenir un agrément (le PSAN) auprès de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) afin de pouvoir exercer leur activité sur notre territoire. À l’heure d’aujourd’hui, une quarantaine d’entreprises disposent de ce précieux sésame telles que Coinhouse et Just Mining.

Il existe deux obligations principales pour les particuliers qui effectuent des achats et reventes de crypto-actifs :

1. L’obligation de déclarer les plus-values dégagées lors de sa déclaration de revenu. Elles se verront taxées à un forfait de 30%, qui devrait cependant baisser à compter des revenus de l’année 2023, puisqu’il est prévu à cette date la possibilité d’opter pour la taxation au barème progressif. Il convient de noter que les plus-values deviennent taxables lors de la cession d’actifs numériques en contrepartie d’une monnaie ayant cours légale (vente en Euro, paiement en cryptomonnaie par exemple). Ainsi, l’échange d’un crypto-actif contre un autre type de crypto-actif de la même valeur entraine un report d’imposition. Cela est particulièrement intéressant dans un cadre d’utilisation des « stablecoins » lors de la revente puisqu’il s’agit de crypto monnaie adossés à des devises ayant cours légal (Euro, Dollars…).

2. L’obligation de déclaration des comptes d’actifs numériques détenus, utilisés ou clos à l’étranger, sur le même modèle que les comptes bancaires à l’étranger. Il convient d’être particulièrement vigilant face à cette obligation car la plupart des plateformes d’achat de cryptos actifs sont situés à l’étranger.

3. Quelques chiffres